Aiguilles de Baulmes – Grande Arête

By Bertrand, 18 octobre 2021

C’était un cadeau d’anniversaire pour les six ans de Victor. C’est un cadeau que nous nous sommes faits à nous deux.

C’est lors d’une montée au Salève avec Victor que l’idée m’est venue. Il me demande s’il existe d’autres voies d’accès au sommet avec de l’escalade pas trop difficile.

La Grande Arête aux Aiguilles de Baulmes me vient immédiatement en tête. Comme cette génération sera celle de la transition écologique, ou ne sera pas, c’est en train puis en vélo que nous effectuerons cette journée d’automne.

Nous embarquons donc nos vélos dans les deux trains qui nous mènent successivement de Genève à Yverdon-les-Bains puis à Baulmes. 1’066 mètres d’altitude. Il en manque 250 environ pour arriver au Col de l’Aiguillon. La montée est sèche pour ses jambes de 6 ans mais les innombrables tours de vélo genevois lui ont forgé une bonne expérience. Les chemins nous mènent dans les pâturages jurassiens, au milieu de nombreuses espèces de vaches qui broutent. Le cadre est enchanteur et me rappelle avec joie le Bâle – Genève effectué avec Stéphane quelques années plus tôt.

Arrivés au Col de l’Aiguillon une sèche descente nous amène au parking des Aiguilles. Sans surprise nous sommes les seuls vélocipèdes à s’engager dans les voies d’escalade. Surprise qui se lit cependant dans le regard des grimpeurs qui se préparent au parking à voir débarquer ce petit bonhomme avec son vélo et son baudrier. Après un sandwich bien mérité nous arrivons en quelques minutes au pied de la voie. Le topo dessiné la veille fait merveille et pèse beaucoup moins lourd que le livre resté à la maison. Quand on transporte tout sur son dos, il est de bon ton de ménager sa monture.

Outre les difficultés techniques, c’est avant tout les innombrables manipulations de matériel qu’il faut expliquer à Victor pour qu’il comprenne et se sécurise correctement. C’est un élément que je n’avais pas consciemment anticipé. Nous passons donc le temps nécessaire à la manipulation des mousquetons, à l’explication du vachage et autres sangles et dégaines.

Je me rends très vite compte que Victor a besoin de soutien moral pour les difficultés de la voie. Je fais donc de très petites longueurs pour rester en contact visuel et auditif en tout temps. Pour l’accompagner au mieux et lui donner confiance.

A mesure que nous progressons les alpages jurassiens se dévoilent et Victor prend confiance en lui. Débloquer la corde, retirer les dégaines, s’échanger le matériel, tout devient presque naturel en l’espace de quelques mètres. La plasticité cérébrale des enfants est un trésor inestimable.

Avec les enfants, je réalise que de nombreuses petites pauses aident plus qu’une grande pause. Et si les bonbons viennent agrémenter le tout c’est encore mieux.

Au final nous parcourons l’ensemble de l’arête dans un timing tout à fait honorable et nous pouvons nous féliciter pour cette belle première.

Ne reste plus qu’à descendre les quelques lacets nous ramenant à nos montures et profiter d’une descente bien méritée vers Baulmes. Une bien belle journée en somme.

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