« Nouvelle voie Piola » à la Mamule

By Bertrand, 25 octobre 2022

Octobre 2022. Il fait encore nuit. Il pleut par intermittences. Le vent souffle en bourrasques. Quatre copains en chemin bravent les usages et les éléments. Chevillée au ventre la certitude, mémoire de toutes nos envolées passées, que les moments suspendus à venir valent bien ces menus efforts.


De mémoire il est question lorsque j’essaie de faire renaître des souvenirs de nos premiers pas dans ces combes haut savoyardes. Ils sont anormalement flous. Réminiscence d’une époque chamboulée, trait d’union entre deux réalités, où les fondements même de mon équilibre étaient mis de côté. Aucune trace écrite de cette journée d’altitude partagée.

Je savais bien que ce chapelet de souvenirs numérisés dessinait une sorte de fresque géante et mouvante de nos passages là-haut. Je ne réalisais peut-être pas que chaque trace était d’autant plus vivante qu’en passant sous le filtre de l’écrit.

Cette page rend donc mémoire à nos deux premiers passages sur le calcaire immaculé de la Mamule en 2019 et 2022.

La vie nous offre parfois des cadeaux aussi gratuits qu’inattendus. Ce matin, au moment d’écrire ces quelques lignes, une chanson de J.J. Goldman résonne, comme bien souvent, dans notre appartement. Ces moments sont une retranscription si intime et si fidèle de mes sentiments qu’il me plaît de les retranscrire ici.

Il me restera de la lumière
Il me restera de l’eau, du vent
Des rêveries sucrées, d’autres amères
Et le mal au cœur de temps en temps
Il me restera des souvenirs
Des visages et des voix et des rires
Il me restera du temps qui passe
Et la vie, celle qui fait mourir

Il me restera ces choses qu’on amasse
Sans y penser, sans y compter, sans savoir
Quand on vit fort on vit sans mémoire
Mais elle prend des photos sans qu’on sache

Ces journées sont des concentrés de vie. Inévitablement les lumières automnales, la rudesse des éléments, les franches rigolades entre copains, les efforts et leurs récompenses resteront gravés dans nos mémoires. Comme l’automne est le flamboiement préfigurant l’hiver, la vie dans ces moments grandioses et ses épreuves laisse des traces indélébiles qui teintes nos cœurs.

One Comment

  1. Bruno dit :

    En effet, La Mamule merite d’y retourner! Piola nous a prévenu: c’est comme le tonneau des Danaides, c’est sans fin! Mais la comparaison s’arrete là; ce n’est pas une terrible penitence, loin de la! Enfin, nous verrons bien si cet Oiseau de feu nous permet de sortir de ce cycle infini! a moins que…

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