Doux souvenirs du bassin d’Argentière

By Bertrand, 1 septembre 2013

argentiere-7C’est la fin de l’été. Jean-Baptiste et moi avons parcouru plusieurs voies ensemble une semaine plus tôt dont la très esthétique « Nabot Léon » sur le pilier rouge de Blaitière. Malheureusement, une météo capricieuse a eu raison de nos ambitieux projets. Jean-Baptiste, atteint par le syndrome bien connu de la fissure chamoniarde, revient donc en terre haut-savoyarde pour un week-end ensoleillé dans le bassin d’Argentière.

 

Tout commence cependant de travers. Tandis que Chamonix s’affaire au rythme de l’UTMB, je redescends de l’incroyable traversée du Grépon avec un certain retard sur l’horaire prévu (pour tout savoir : l’article du Grépon). Résultat, nous ne sommes pas en mesure de monter au refuge cet après-midi comme prévu. Qu’à cela ne tienne, le refuge du Tour nous accueille chaleureusement pour la nuit. Pas désagréable après trois jours passés là haut de retrouver un bon lit et un bon repas…

 

Le plan initial était d’aller au Minaret parcourir la voie Rébuffat. Cette contrainte logistique nous empêche de mener à bien le projet mais nous ne le regretterons pas.

 

Samedi, une fois le chaos de crevasses du glacier d’Argentière traversé, la gardienne nous oriente vers une toute nouvelle voie ouverte quelques jours plus tôt par Eric Moro sur l’Aiguille du Refuge. Uniquement parcourue, d’après le gardien, par une petite poignée de cordées, nous serons les prochains à notre plus grande satisfaction. La voie, justement dénommée « Doux refuge », dispose en effet de tous les atouts pour devenir une classique : granite dément, approche rapide, ambiance grandiose, escalade variée et homogène. Un grand merci aux ouvreurs de nous avoir offert cette nouvelle voie.

 

Jolie rencontre samedi soir avec d’anciens parisiens, Vivien et Charlotte, venus s’installer dans les Alpes pour profiter de la montagne tout en réduisant leur empreinte écologique.

 

Dimanche, changement d’époque mais pas de décor, avec le « Dièdre central », une voie historique. Comme souvent dans le massif, qui dit historique dit cotation sèches et cette voie ne contredit pas l’adage. La lecture du topo m’a vraiment aguiché : « Aussi belle que la Rébuffat, le monde en moins …». Un dièdre splendide, une fissure continue, tout en terrain d’av’, et de magnifiques envolées. J’en profite pour me payer mon premier grand vol sur coinceurs… un peu de glace dans le fond du dièdre fait zipper ma main… une belle chute en plein dülfer, cinq bons mètres au-dessus du premier point… tout va très vite… pas le temps de réaliser… heureusement mon friend ne bronche et je m’en sors avec une contusion à la hanche… cela ne nous empêchera pas de finir cette belle voie qui vaut vraiment le détour pour la pureté de sa ligne. Je confirme donc le topo mais je dirais plutôt : « Aussi belle que le Rébuffat, le monde et le soleil en moins… ».

 

Longue et pénible descente en vallée. Charlotte finira celle-ci en hélico, victime d’un mauvais appui… L’idéal reste d’y aller au printemps pour en plus bénéficier d’une belle et longue descente à skis, plus agréable pour les jambes.

2 Comments

  1. Thibaud dit :

    Un observateur taquin ferait remarquer que la baisse de l’empreinte écologique avec une redescente en hélicoptère n’est pas forcèment optimale 🙂 Heureusement, je ne suis pas taquin, je ne ferai donc pas la remarque !

    Le problème du soleil vient de l’orientation de la voie c’est ça ?

  2. Bertrand dit :

    Oui, orientation ouest : on a attendu le soleil longtemps !

    C’est vrai que son copain aurait pu la prendre sur le dos !

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