Dents du Midi – Couloir NW du col de la Dent Jaune

By Bertrand, 28 février 2021

Certaines lignes ont un effet d’attraction presque irrépressible. Dans le cas de ce couloir NW du col de la Dent Jaune, l’aspect imposant des Dents du Midi et l’évidence de la ligne de neige jouent tous deux un rôle dans l’appel. Difficile d’imaginer que je n’ait jamais foulé le pied là-haut ni même une spatule. C’est la semaine précédente, du sommet de la Pointe de Bellevue que l’évidence d’une visite s’est imposée.

Tim et moi inaugurons mon nouveau sociétariat Mobility. Débarqués du train à Aigle, nous conduisons notre petite Citroën C1, les skis entravant largement la manipulation du levier de vitesse, à Val d’Illiez et son hameau de La Meuraye. Le parking est déjà bien chargé en ce samedi matin, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée.

Les premiers centaines de mètres sont avalés à pied, skis sur le sac. Le réchauffement subit de ce mois de février 2021 a largement fait son œuvre. Lorsque nous chaussons finalement les skis, nous avons déjà eu la chance d’observer la face imposante. Peu de doute sur l’itinéraire pour rejoindre le pied du couloir.

Les foulées skis au pied et les conversions s’enchaînent avant de pouvoir remettre les skis sur le dos pour la remontée du couloir à proprement parler. Un étranglement au bas de celui-ci nous oblige à un détour par la droite avant de poursuivre l’ascension. Nous connaissons bien ces sensations, concentrés pour ne pas faire la moindre erreur, fatigués par les efforts déjà consentis, hébétés par la répétition des efforts, fascinés par la splendeur des lieux encadrés par des murailles de pierres givrées, attentifs aux aléas du terrain que nous redescendrons sous peu.

Au sommet, c’est la chaleur du soleil qui nous accueille et une vue à couper le souffle sur le barrage de Susanfe et le massif du Mont Blanc.

La descente du couloir nous récompense à la hauteur de notre investissement. C’est un savant mélange de concentration extrême, de prudence, de confiance dans son ski, d’excitation et de fascination. On dit parfois que c’est lorsque l’on perd une chose que l’on se rend compte de l’importance qu’elle avait. Ici, qu’à cela ne tienne, nous vivons ces virages à 120%, bien conscients de la chance extraordinaire que nous avons de vivre ces instants extrêmes.

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