Quelle plus grande joie pour un père alpiniste que de partager une journée en montagne avec son fils ?
Victor et moi nous sommes équipés pour traverser l’Aiguille des Crochues.
Mobilité douce oblige, nous arrivons en train puis à pied au camping de la mer de glace. Sitôt descendu du train aux Praz, je reçois sur mon natel une photo de Martin en compagnie de Bernard. Quel heureux hasard. Impossible de ne pas penser à ceux qui m’ont permis de dcouvrir Chamonix et la montagne. Y compris Jean-Marc qui il y a plus de dix ans m’avait accompagné pour mon premier Crochues-Bérard à ski. Ses consignes et encouragement sont encore bien présents en moi alors que j’accompagne Victor dans les méandres de rochers délités, de glace et de neige qui gardent l’accès du col des Crochues.
Je me rappelle aussi combien j’étais effarouché par cet itinéraire qui me paraissait alors bien délicat. Comment le guide trouve t-il aussi facilement son chemin ? Est-il bien sûr du passage à emprunter ? Est-ce normal de se sentir aussi fatigué ? Ces questions qui assaillent l’apprenti alpiniste et qui rendent une simple course bien impressionante.
Je n’oublie pas ces impressions alors que je guide au mieux Victor dans notre ascension. Sans oublier de le rendre attentif aux chamois qui nous observent ou aux merveilles de sommets qui nous entourent. Enfin dès que cela est rendu possible par l’épais manteau nuageux qui s’est installé sur le massif du Mont-Blanc.
La course est populaire dans le massif et sans suprise un bouchon se forme aux premières difficultés d’escalade. Après avoir patienté, j’entraîne Victor vers un petit rappel improvisé qui nous permet de prendre la tête. Pas facile de faire confiance en son papa dans un moment pareil (pourquoi ne restons-nous pas avec tout le monde ?). Notre récompense est d’ouvrir à deux la belle et gratifiante arête qui rejoint le sommet. Les gestes se font de plus en plus fluides et la fatigue est éclipsée par le plaisir.
Si le retour en vallée est un peu long après ces efforts, Victor et moi serons récompensés par un bon gros burger de la micro brasserie.
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