Le topo parle du Schilt comme l’une des falaises les plus sauvages du Jura dotée d’un rocher d’une exceptionnelle qualité. Njiva et moi ne pouvons que confirmer sans réserve ces propos.
Rejoindre le pied de la falaise est déjà une aventure en soi. Pour éviter les 45 minutes d’approche scabreuses par le bas, un ami bernois m’a recommandé une approche par le haut. Sans connaître les lieux, pas facile de choisir parmi les couloirs qui dévalent abruptement sur des centaines de mètres vers le bas de la vallée. Pour limiter les risques nous optons pour une descente en rappel qui nous amène directement au pied du secteur Verdon, en hommage au célèbre calcaire français à laquelle la falaise n’a rien à envier. De grands rapaces rappellent même fortement les falaises du sud de la France.
Après une voie de chauffe dans le 6b qui nous rappelle qu’il faudra bien placer les pieds, nous nous engageons directement dans la première longueur en 7a de Verdon. Une couenne très technique qui remonte la face en diagonale gauche avant de se redresser pour le finish. Le premier essai me permet de me familiariser avec le style et les pas plus durs avant d’enchaîner avec détermination au deuxième passage. Je suis déjà très heureux de cette belle croix !
Une des raisons qui nous a amené ici est le conseil d’un ami de s’essayer à Mittendurch, une longueur de 7c célèbre et dans un style hyper technique dans un mur bien vertical typique de la région. Njiva me pose gentiment les dégaines en parcourant un dièdre végétal à peine à droite. L’essai qui s’en suit n’est pas mauvais étant donné que je n’ai jamais grimpé de 7c. Mais n’est-il pas temps de se faire un peu violence et de se pousser hors de ma zone de confort ? Je le crois.Après avoir enchaîné les 2/3 de la voie, je bute finalement sur un passage qui semble m’emmener loin à gauche de la ligne de points. Je crois comprendre l’enchaînement de mouvements mais je n’ai pas l’énergie pour lier tout cela. Sans aucun doute je reviendrai finir le travail sur une voie dans un style qui devrait très bien me convenir.
Le retour à la voiture est sans histoire et moi permet de bien repérer le chemin d’accès. Je repars néanmoins avec une énorme allergie sur le fessier et des centaines de boutons rouges qui me démangent depuis. Je ferai attention où je m’assieds la prochaine fois !
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