
La vie est affaire de choix. Cela semble trivial. Pourtant je vis fortement avec cet adage.
La montagne et ses innombrables possibles m’ont ouvert à un monde d’une richesse que je n’aurai même rêvé. Escalade, ski, alpinisme, cascade de glace, ski de randonnée. J’ai voulu toucher à tout et être un tant soit peu performant partout. Cette variété m’anime.
Depuis quelque temps néanmoins avec la raréfaction du temps à disposition et la passion féroce pour l’escalade sportive, je me suis progressivement inscrit dans une démarche de performance (à mon niveau modeste, sans commune mesure avec les grandes performances sportives de notre temps) pour m’approcher de mes objectifs. En quelques mots, être à l’aise dans la palette du 7 et toucher de temps en temps (au moins une fois ?) le 8ème degré.
Oui cette démarche à un prix. Moins de course à pied, moins de yoga, moins de guitare. Pour privilégier entraînements, repos et bien sûr les innombrables sollicitations qui n’ont aucun rapport avec la grimpe mais qui sont le sel de la vie. C’est aussi dire non à un ami qui court un trail tentant et cet hiver accepter que le dénivelé en ski de randonnée sera limité.
Ce que je n’avais pas anticipé, ce sont les ressources que cette démarche m’amènent à découvrir. Franchir un palier dans une discipline que nous croyons connaître par cœur, c’est aussi se donner la chance de la redécouvrir et d’en apprécier ses infinies richesses. Le « haut » du 7ème degré amène sur des roches d’une qualité incroyable, des casse-têtes prenants et des défis techniques addictifs. Plus je grimpe et plus j’aime. Vu de l’extérieur, passer des heures et des heures à tenter de gratter ces quelques centimètres de rocher peut paraître proche de la démence. Dans mes yeux c’est se donner le droit de rêver, d’apprendre, de découvrir, de se dépasser.
A l’heure de ce billet je grimpe maintenant régulièrement dans le 7b/c. Je profite, sans attente excessive. Merci à aux compagnons de cordée qui m’assurent, me guident et m’encouragent.

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