Découverte d’Hintisberg avec Victor

By Bertrand, 24 août 2025

De retour d’Ailefroide où Victor a fait ses premiers pas en grande voie, d’abord comme second puis comme premier de cordée, j’avais très envie de transposer ces nouvelles compétences sur le calcaire bernois. Et si possible de coupler cela avec la découverte d’une nouvelle falaise.

Dans ces circonstances j’ai beaucoup de plaisir à ouvrir de nouveau les topos Plaisir à la recherche de voies abordables. La falaise d’Hintisberg sur les hauteurs de Grindelwald m’a tapé dans l’œil. Calcaire travaillé, vues imprenables sur le triptyque mythique de faces nord de l’Oberland, falaise perchée à l’écart de la civilisation. Hintisberg a tout pour nous plaire.

Même si les cotations de la voie ne devaient pas dépasser le 6a+, rien ne s’est vraiment passé comme prévu ce jour-là.

La route payante tout d’abord qui rejoint Grindelwald à Hintisberg a servi d’étable à 4 vaches égarées. Emotions garanties dans la voiture quand les vaches sont venues se frotter à notre voiture bloquant tout passage. Cette expérience n’a pas aidé Victor lors de la marche d’approche alors qu’il fallait traverser un troupeau bien installé sur le sentier de montagne. Mes histoires de vaches qui volent mon picnic n’ont pas apparemment pas aidé !

Arrivée au pied de la falaise, quelle n’est pas ma surprise lorsque je découvre que j’ai pris deux chaussons gauches… Il faudra grimper avec un chausson gauche sur le pied droit. Pas tellement pratique … Et pour ne rien gâcher, j’ai aussi oublié mon reverso. Leçon du jour : faire son sac à minuit après un long repas avec les voisins n’est pas recommandé.

Bon point cependant, les talkie-walkie acquis durant la semaine aident beaucoup la communication de la cordée formée avec Victor qui est rassuré de pouvoir échanger avec moi. Sauf quand une suisse allemande utilise le même canal que nous et que Victor essaie d’établir une conversation avec elle pendant que je me trompe de voie.

En effet, après les deux première longueurs de Bluemlipfad, je prends légèrement trop à droite pour me retrouver dans Hasta la Vista, une jolie longue voie dans le 6c. Le premier surplomb que je passe et qui devait coter 5b d’après le topo aurait dû me mettre la puce à l’oreille. La longueur de 6c raide, fine et athlétique que je fais avec mes deux chaussons gauche me convainc définitivement que nous nous sommes égarés.

Après une rapide discussion avec Victor nous décidons que le lot d’aventures du jour est déjà bien plein et qu’il est plus sage de redescendre. Un peu déçus de ne pas avoir mené à bien notre projet, nous finissons tout de même la journée dans l’Aar, heureux de profiter de cette belle nature que nous offre le canton de Berne.