Salvan – Miles Dévisse

By Bertrand, 7 juillet 2012

 

La Suisse romande regorge de joyaux cachés. Au cours de chaque sortie de cette première saison estivale autour de Lausanne, je ne cesse de découvrir des sites de grimpe fantastiques, et la liste semble ne jamais vouloir s’arrêter. Le calcaire jurassien du Suchet et le granit valaisan autour de la cascade de la Pissevache en sont probablement les deux plus belles expressions. Si la qualité du rocher reste la priorité du grimpeur, les sites romands proposent en plus des paysages à couper le souffle, illuminés par les eaux lacustres lémaniques et neuchâteloises, les étendues champêtres vaudoises et les rives rupestres du bas-Valais.

Cascade de la Pissevache

Cascade de la Pissevache

Pour cette sortie avec Jean-Baptiste, venu de l’étranger (!) comme se plaisent à dire mes collègues, j’ai pris conseil auprès de Stéphan, un fin connaisseur du caillou suisse, qui m’a spontanément recommandé la ligne de granit de Miles Dévisse. Situées dans le vallon de Van, au-dessus de Salvan, se nichent de magnifiques dalles de granit immaculé. La marche d’approche se déroule dans un cadre magnifique, dans un vallon sauvage animé par les eaux vives de la cascade de la Pissevache.

JB mène la charge dans la deuxième longueur le long de cette fissure

JB mène la charge dans la deuxième longueur le long de cette fissure

Après la désormais traditionnelle erreur d’itinéraire dans la marche d’approche qui nous permet de mieux appréhender la géographie des lieux, c’est après une mini rando et les cuisses déjà bien chaudes que nous entamons…notre casse croûte. Viande des grisons et gruyère sans trous, nous sommes définitivement en Suisse.

Nous prenons de la hauteur

Nous prenons de la hauteur

La première longueur, une fissure bien athlétique et raide nous réveille d’entrée. Le rocher est vraiment superbe, digne des fissures chamoniardes, mais dans un cadre de moyenne montagne où nous avons le plaisir de lézarder au soleil et faire les longueurs à notre rythme, sans pression aucune. Seules quelques cris isolés provenant des dalles voisines nous rappellent une quelconque présence humaine. La troisième longueur constitue le crux de la voie. Il s’agit d’effectuer des coincements dans une fissure large d’une dizaine de centimètres et déversante. Je m’en sors honorablement mais pas vraiment esthétiquement avec un monstre coincement de l’avant bras. Diablement efficace… Les deux longueurs suivantes sont toutes aussi jolies avec de belles dalles techniques avant d’arriver à une aire de repos. Des grimpeurs ont en effet construit une véritable maison de rondins de bois avec tout l’équipement nécessaire à un camp de base, certes rustique, mais relativement confortable. En effet, si nous sortons de la voie par deux longueurs en 6a, ce faux sommet offre essentiellement des couennes extrêmes dans le 7 et le 8.

Magnifique dalle ouverte par JB

Magnifique dalle ouverte par JB

Après deux longueurs bien raides où JB s’emploie à fond et n’hésite pas à s’invectiver violemment pour progresser, nous regagnons le haut du vallon par un chemin bien raide, donnant accès à un magnifique bar-restaurant d’alpage, qui nous gratifie de merveilleuses bières jurassiennes. Un écrin idéal pour revenir sur cette belle journée et refaire le monde.

La voie se couche sur les derniers mètres

La voie se couche sur les derniers mètres

 

JB sur le fil de l'arête

JB sur le fil de l’arête

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